Jérôme Galvin

Autobiographie

 

Je suis né le 11 mars 1975 à manosque et j’ai grandi et vécu toute ma vie à la Campagne du Serre à Moustiers Sainte Marie.

 

J’ai toujours dessiné et j’étais passionné par tout ce qui était manuel; cuisine, couture, jardinage…

Ma mère m’a beaucoup appris, elle était douée pour tout et mon père paysan était le roi du jardin.

À la sortie du collège, je n’étais pas un grand passionné d’études,  j’ai longuement hésité entre cuisinier et céramiste; dresser des tables et inviter des gens à manger et faire la fête c’était ma passion.

 

Après un CAP de décorateur, j’ai travaillé à Moustiers dans plusieurs ateliers de faïence pendant presque dix ans à savoir bien reproduire rapidement  les décors classiques du village et puis je me suis ennuyé.

J’ai donc monté mon atelier à la ferme et commencé à signer des pièces à mon nom en 1998; tout en suivant des cours divers aux Beaux Arts de Digne les Bains. Les cours de gravure de Daniel Rovaletto me passionnaient tout particulièrement. Sans le savoir encore, je commençais aussi à reprendre la ferme familiale à ma façon.

 

J’ai travaillé beaucoup et ça a fonctionné. J’ai été invité à de bons festivals de céramique, des expositions et j’en ai organisé aussi.

Il est vrai que j’ai une particularité. Je suis un décorateur de faïence ancienne qui a choisi de faire l’artiste. J’aime jouer de ça et je le revendique.

En parallèle, j’ai donné beaucoup d’intervention de décor dans les écoles de céramique et les associations, en particulier pour La Maison de la Céramique de Dieulefit où j’ai enseigné pendant douze ans aux élèves à exprimer et faire ce qu’ils imaginaient.

 

Depuis le milieu des années 2000 je m’attache à m’inspirer des motifs de l’histoire de la céramique et des arts populaires, comme le tatouage ou la broderie pour les remettre dans un monde brut et contemporain. Je reste fidèle à la faïence et à la terre vernissée malgré quelques expériences de hautes températures, c’est la basse qui me passionne et je veux la défendre.

 

Je suis un artiste – artisan et cette place est bien confortable. Je continue.

La Grandeur de la Basse température


La terre vernissée et la faïence sont puissantes, elles sont populaires. Elles ont toujours servi à faire passer des messages; des déclarations d’amour, de beauté, de bonnes rigolades des déclarations de guerre, de patriotisme ou des envies de révolution.

C’est pour ça que je les aime.

C’est le pouvoir de la basse température!


Faire des formes en terre rouge, de la couleur des champs que cultive mon père, faire des formes utilitaires pour recevoir les mets que faisait ma mère.

Décorer et non pas peindre, se servir de l’histoire de la basse température pour faire quelque chose de nouveau, contemporain et populaire à la fois.

Toute mon inspiration va et vient entre la faïence et la terre vernissée.

Tailler des pinceaux, aiguiser des clous, peindre sur ou sous émail, pour moi il n’y a pas de différence.

Quand on visite le musée de Moustiers Sainte Marie, on commence par voir des magnifiques tessons en terre vernissée, puis on admire les pièces de Gerard Lachens avant d’entrer dans la salle des faïences faites pour les rois de France, les décors Tempesta et les décors Bérain somptueux.

Les faïences grotesques ne sont pas loin…

L’humour, la décadence et l’absurde qui me passionne.


Alors à Cliousclat je vais montrer un gros mélange de basse température, une compilation de tout ce que j’aime. De la sculpture, de l’utilitaire, des installations, un genre de « Magasin Galvin » loin des codes de muséographies traditionnellement chic.


Vive la basse température populaire !